San Francisco
Roissy samedi matin.
Vol continental airline CO11,
notre steward préféré nous accueille à la porte de l’avion, depuis le premier
voyage de Métal Urbain aux USA, André est à chaque fois sur ce même vol. Il
s’est prit d’amitié pour Vott et du coup pour le reste du groupe, on pourrait
se poser des questions sur la qualité de cette amitié, mais nous ne sommes pas
comme ça. L’intérêt de la chose c’est le service personnalisé. Nous ne payons
plus pour les extra comme les cocktails apéritifs, le vin pendant le repas, et
cette fois-ci en prime en accompagnement du snack servi au petit déjeuner un
plateau de fromage et fruits, le tout sous les yeux ébahis de trois passagères
du rang à coté de nous, sans mentionner la tournée gratuite de bloody mary,
jack daniel’s et le remboursement des deux précédentes lorsque André apprit que
nous les avions payées. Ca c’est du service ! Nous avons promis de lui
envoyer l’album dès qu’il est disponible.
Houston samedi après-midi. Land of
the gros, les premiers obèses s’offre à nos regards, ainsi que les trop grands,
les trop petits, les pas finis, l’amérique est comme un gigantesque freak show,
mais il ne faut pas rire trop vite la catastrophe arrive à grand pas dans notre
vieille europe.
Les longues formalités de douane
et surtout de sécurité passées …enlever les chaussures, les ceintures, tout ce
qui est métallique, sortir les ordinateurs des sacs…on court pour essayer
d’attraper notre vol pour San Francisco qui part dans 10 minutes…et qui est
retardé d’une heure…puis d’au moins ½ heure supplémentaire sur le tarmac.
Hermann est très énervé, la prochaine fois il veut prendre un vol direct pour
Frisco, bien que ça n’existe pas.
Jello nous accueille…en route pour
l’hôtel…une douche…et je découvre avec horreur que j’ai oublié mon gel pour les
cheveux à Paris…j’ai l’air malin avec mes cheveux tout aplatis…on retrouve
Jello, Matt Kelley, notre ingénieur du son, l’amie de Jello, Stéphanie…et nous
allons visiter le studio, à un bloc de l’hôtel. Hyde Street connu dans le passé
sous le nom de Wally Heider a déjà accueillit d’illustres clients comme :
Jefferson Airplane, Creedence Clearwater Revival, Grateful Dead, Moby Grape,
James Brown, Paul Simon,The Pointer Sisters, Herbie Hancock, Blue Oyster Cult,
Digital Underground, Green Day, Souls of Mischief, Jesus Lizard, Chris Issak,
Tupac Shakur, Dead Kennedys, Robyn Hitchcock, Shaquille O'Neal, The Neville
Brothers, Primus, Robert Cray, George Clinton, Mr. Bungle, Soul Asylum,
Spearhead, Joe Satriani, The Coup, Jello Biafra, Four Non Blondes, Pharoah
Sanders, Fishbone, The Melvins, Grateful Dead, Prince, et à partir de lundi
Métal Urbain. Allons boire quelques bières, au coin de la rue, un dive-bar
(primé comme l’un des meilleurs de la ville)… comme on n’en trouve qu’aux Etats
Unis…on s’attend à voir entrer Bukowski, parfait décor pour Barfly. Le mélange
entre les clients venant du studio ou du Phoenix et les habitués, vrais
caricatures de buveurs professionnels, qui dans un film feraient faux. Nous parlons de l’album, du travail à
venir…Jello me demande si avant de commencer à chanter dans Métal Urbain, j’ai
fais du théâtre puisque c’est ce qu’il a lui-même fait avant de rejoindre les
Dead Kennedy’s et bien non je n’ai pas fait de théâtre. Il m’apprend aussi
qu’il a un don pour les imitations et qu’à l’école il imitait ses profs, puis
ensuite des chanteurs, et maintenant moi dans une interview dans laquelle il
parle du futur enregistrement de l’album, mais ça il s’est bien gardé de me le
dire, on a découvert ça le lendemain matin à l’hôtel après avoir pris
connaissance de nos mails.
San Francisco dimanche matin.
Il fait beau mais froid enfin
c’est mieux que la pluie qui nous a accueillit hier soir. Shopping et balade
dans SF avec Vott.
Une boutique de fripes à coté de
l’Hemlock Tavern où nous avons joué lors de la tournée US, 95$ = deux blousons,
un en cuir, l’autre une imitation de blouson de pilote de course des années
soixante, une chemise Ben Sherman et un pull orné de têtes de mort du plus bel
effet, la valise ne sera plus à moitié vide au retour. 12h30 déjeuner dans un
restaurant italien tenu par des asiatiques et fréquenter par des flics. Il y a
un ou deux articles en vitrine et en effet c’est plutôt bon pour le prix. En
sortant je demande à l’un des policiers en tenue la direction de la mer
« vous voulez dire l’océan » direction qu’il nous indique, l’air un
peu effaré lorsque je lui dis qu’on veut y aller à pied, pour un américain
au-delà de deux blocs d’immeuble la voiture devient indispensable…
Donc en route pour Fisherman
wharf, ça monte, ça monte, ça descend un petit peu, ça monte à nouveau
longtemps et ça redescend vers la mer, splendide vu de la baie et de la prison
d’Alcatraz.
Le temps s’est nettement réchauffé
depuis ce matin, si ça continue comme ça on va peut être profiter de la piscine
du Phoenix.
Fisherman wharf, ses hordes de touristes, ses bateaux anciens amarré
au Pier 39, ses restaurants spécialisés dans les crabes. Petit tour par le quartier
italien, arrêt pipi et bière dans un pub sur la rue Jack Kerouac, et retour à
l’hôtel en passant par le quartier chinois.
San Francisco lundi matin
Après quelques heures de sommeil,
l’effet jet lag nous réveille vers 6h, je retrouve Vott à 7h30 pour le petit
déjeuner au bord de la piscine, bagels, muffin, jus d’orange, thé et les
squatters de l’hôtel, des oiseaux qui profitent de la piscine et des restes du
breakfast, quand ils ne font pas insistants si les miettes ne tombent pas assez
vite.
11h première journée de studio,
nous rencontrons les deux assistants de Matt, Josh et…Josh, donc quand on a
besoin de quelque chose il suffit d’appeler Josh et un assistant apparaît…c’est
un peu comme les domestiques dans certaines maisons, qui avaient toujours le
même nom, sauf que là c’est pas fait exprès. Jérôme est à la peine aujourd’hui,
il va falloir faire parler les ordinateurs entre eux, et lui et Matt vont
s’apercevoir que ce n’est pas une mince affaire.
Hermann, Vott et moi partons faire
du shopping avec Josh 1, Josh 2 fait partie de l’équipe qui tente d’apprivoiser
les machines, finalement le clonage ça a du bon…direction Guitar Center pour
acheter des cordes, un adaptateur que j’ai oublié à Paris etc. Guitar Center le
paradis du guitariste et encore celui là est microscopique comparé à celui de
L.A.
15h les machines ont commencé à se
serrer la main et à bien vouloir communiquer. Jello arrive au studio avec
Stéphanie.
Je me suis installé un petit espace de travail, dans un coin du studio, il faut que je prépare des sons avec mon nouveau synthé que j’ai reçu la veille du départ, pas tout à fait idéal d’apprendre à se servir de matériel quand on est déjà en studio, mais l’urgence peut avoir ses bons cotés. Jello à reçu les traductions des chansons, je suis impressionné par le travail qu’a fait son pote professeur de français. A part quelques petits détails, Brian et l’étudiant français qui l’a aidé ont trouvé deux ou trois jeux de mots ou double sens la où il n’en avait pas, mais à par ça super boulot, d’ailleurs Jérôme suggère d’utiliser les traductions pour le livret de l’édition américaine.
On va enfin pouvoir commencer à faire du bruit avec les guitares. Carnaval, premier titre de cette cession, les machines sonnent énorme et les guitares aussi, on a bien fait de venir ici, Matt et Jello sont sur la même longueur d’onde que nous, enregistrer un album dans ces conditions c’est exactement ce que nous avions rêvé.
Deux heures plus tard les guitares sont posées sur Carnaval, manque plus que la voix…tout le monde est content, Jello et Matt ne pensaient pas que ça irait aussi vite avec les machines (ils ne devraient peut être pas se réjouir si vite). C’est fini pour la première journée, je vais manger Thaï avec Jello et Stéphanie.
Pendant que les autres vont directement à l’Hemlock Tavern pour célébrer ça. Après quelques nouilles sautées au piment et quelques indications sur les bars et restaurants du quartier, nous rejoignons le reste de la troupe. Jérôme est un peu énervé par la présence d’une créature, sorte de Betty Page asiatique et tatouée qui semble tout droit sortie d’une vidéo des Satanics Sluts ou des Suicide Girls. Elle est de l’autre coté du bar et semble regarder très souvent dans notre direction, mais plutôt que Jérôme ou nous, je crois qu’elle regarde sa propre image dans l’immense miroir qui couvre le mur derrière nous.
San
Francisco mardi matin.
Les machines qui ont pourtant dormi ensemble au studio ont décidé de ne plus se parler, ce serait-il passé quelque chose pendant la nuit ?
Je retourne à l’hôtel et vais faire un peu de shopping et de tourisme. Il faut d’ailleurs que je pondère un peu ce que j’ai dit plus haut sur le pays des gros, San Francisco semble être largement épargné, c’est probablement du à la géographie du lieu, et ici les gens marchent…
De retour au studio vers 5h, les ordinateurs ont fait la paix et oublié leurs différents. Vott et Hermann enregistrent les guitares sur Perdue et J’irai chier dans ton vomi.
San
Francisco mercredi matin.
Jérôme va passer la plus grande patrie de la journée à enregistrer ses machines…donc tourisme et shopping pour le reste de l’équipe…Hermann se promène dans le quartier de Jello…Vott et moi allons faire un tour sur Haight…le super marché de l’accessoire hippie…une bière, un hamburger, quelques cd (chez Hameba),une autre bière et retour au studio…j’ai oublié de dire que tout ça ce passe sous un soleil éclatant et un ciel du bleu le plus intense…et en t-shirt…il paraît qu’il neigeote à Paris…
Retour au studio…Jérôme a fini et Vott et Hermann vont pouvoir enregistrer quelques guitares…Sinistre…
Fatigué, des voix demain, je rentre à l’hôtel pendant que mes camardes de jeu vont boire au 222 le club juste en face du studio…une partie privée où il n’y avait pas grand monde…mais ce n’est que mercredi.
San Francisco jeudi matin.
Midi au studio pour faire des voix, ça y ai je m’y colle. Avec des backing tracks comme ça je n’ai pas le droit à l’erreur. Je commence par « Sinistre », Jello n’est pas encore arrivé, il est sous la douche, ça fait longtemps qu’il ne s’est pas levé de si bonne heure, mais je suis plus à l’aise vocalement entre 11h et 15h, il faut qu’il s ‘adapte. Je fais cinq ou six prises avec Matt, Jello arrive, écoute, me fais corrigé quelques petits trucs, deux prises de plus et il assez de matériel pour faire sa cuisine.
Gouverner quel beau métier
Vive l’état c’est ma providence
Les citoyens sont épanouis
Je suis un mec bien c’est vous qui
le dites
Ma politique est formidable
Je suis un homme courageux
Discourir à la chambre des putes
Et mettre de l’ordre dans vos
têtes
Sinistre sir télévisé
Sinistre
Je suis un clown cynique
Sinistre
Sans foi ni loi Je parle et mens
Sinistre
Je suis sinistre c’est mon métier
Sinistre
« J’irai chier dans ton vomi » sera donc la suivante, ça va assez vite, trois ou quatre prises et c’est dans la boite.
Avec une gueule comme ça
T’aurais dû faire banquier
Crétin cathodique
Tu galvanises l’audience
Avec ta tête de premier de la
classe
T’aurais mieux fait de rester au
lit
Diarrhée à volonté
Vomi au coin des lèvres
Le sourire médiatique
t’es célèbre t’as la trique
Avec ta tête de premier de la
classe
T’aurais mieux fait de rester au
lit
J’irai chier dans ton vomi pour t’apprendre la
poésie
héritier pathétique tu vas bouffer tes privilèges
une poussée d’adrénaline tu vas
regretter d’être né
Pas de pardon et pas d’excuses
J’irai chier dans ton vomi
Tu te la pètes à la télé
Tu distilles ta fiente
Tu parles avec ton cul
La pitrerie finale !
Avec ta tête de premier de la
classe
T’aurais mieux fait de rester au lit
J’irai chier dans ton vomi pour t’apprendre la
poésie
héritier pathétique tu vas bouffer tes privilèges
une poussée d’adrénaline tu vas
regretter d’être né
Pas de pardon et pas d’excuses
J’irai chier dans ton vomi
J’irai chier dans ton vomi pour t’apprendre la
poésie
Pas de pardon et pas d’excuses
J’irai chier dans ton vomi
J’essaie de placer la voix sur « Perdue » un morceau parlé, sur lequel Jello devrait chanter le refrain…essai infructueux…trop de texte, trop verbeux, de plus je suis accueilli en cabine par Hermann qui me dit que ça plombe le morceau…j’explique que c’est la première tentative et qu’il faut me laisser le temps d’essayer…17h Lunch tardif et retour à l’hôtel pour souffler un peu.
19h retour au studio, Hermann et
Vott ont enregistrés les guitares d’ « Envoyez la dose », je place
une voix témoin…et Jello a une idée…il adore ce morceau, et nous dit que nous
ne réalisons pas à quel point ce titre est fort…l’idée : rallonger
l’intro…j’explique à Jello pourquoi le morceau commence avec la voix en même
temps que les guitares…et là ça par en couilles Vott quitte la cabine…
« si on prend un réalisateur c’est pas pour ne pas écouter ses
idées »…alors que je suis toujours en train de voir si c’est une bonne
idée ou non, Hermann s’apprête lui aussi à quitter la cabine…je sors et vais
chercher Vott…en expliquant que si Jello est en train de parler arrangement ça
serait bien que tout le monde soit là…après tout je ne suis que le chanteur ce
n’est pas moi qui écrit la musique…tout le monde est en cabine et le ton se
remet à monter…Jello explique à Matt et Josh que ce n’est pas grave…que ce
genre de choses arrive…finalement j’arrive à faire comprendre que je ne
conteste pas l’idée de Jello, mais que j ‘essaie seulement de lui
expliquer pourquoi on avait fait cet arrangement…
Jérôme va devoir reprogrammer et
le morceau sera réengistré plus tard.
Jello et Matt bricolent quelques
trucs…et nous partons boire un coup à l’Hemlock Tavern et ce juke box où se
trouve le cd de Metal Urbain, on est mieux qu’à la maison.
Il y a une très jolie blonde
assise de l’autre coté du bar circulaire presqu’en face de nous, ainsi qu’un
groupe de quatre filles…toujours presqu’en face mais sur notre droite…et une
fois de plus tout ce joli monde semble nous regarder avec insistance…un peu
plus tard alors qu’elle sont parties Jérôme va vérifier si de leur place, elles
se regardent dans le miroir derrière nous…(d’ailleurs pourquoi se
regarderaient-elles en biais ?)…et bien non a priori c’est dans notre
direction…ou peut être pas.
San Francisco vendredi matin.
Petit déjeuner au bord de la
piscine, un couple de français qui séjourne au Phœnix, me demande si le
quartier est sûr, en se promenant autour la veille ils ont croisés des gens qui
leurs ont dit que c’était dangereux de se balader par là…non le quartier n’est pas
dangereux juste un peu bizarre…les sdf et paumés qui traînent dans le coin…en nombre assez conséquent sont bien
trop occupés par leur propres problèmes et interaction pour s’attarder sur les
passants…on a un peu l’impression d’être les spectateurs d’un casting pour un
film de Georges Romero…les morts vivants sont parmi nous et c’est triste…
12h…Jello est au studio…Hello
Hello…Change de Chaîne…et hop c’est dans la boite :
Hello, hello
Je m’épanche à tout va
Je terrorise les médias
Je vous ment je suis la rumeur
Je pratique le libre échange
Hello hello j’suis dans la combine
Hello hello
j’suis dans le complot
Une manif et tout va bien
Un colloque j’ai bonne conscience
Je fais dans l’humanitaire
Et oui j’ai tout pour plaire
Aucune critique ne m’atteint
Je manipule la science
Attention je peux vous faire taire
Alors soyez solidaires
Journaux téléguidés
Enquêtes
faux documents
Pseudo actualité
Trucage des événements
Tu orientes mal ton antenne
Tu pète un câble
Bêtise surtaxées
L'opinion pour du pognon
Change de chaîne
Cris comme une bête
Délation et critique
Chantage au reportage
Vérité impudique
Viol à l’étalage
Change de chaîne
Cris comme une bête
Message subliminal
Pouvoir dissimulé
Société du spectacle
Conscience manipulée
Demandez le programme
La vie en morose
Vive la télé irréalité
Change de chaîne
Cris comme une bête
Petit break sandwich au bord de la piscine du Phœnix. En face de l’hôtel une petite boutique primée à plusieurs reprises, vends des sandwichs vietnamiens…il y a toujours la queue…c’est bon…bien qu’à Belleville en en trouve des meilleurs, mais tout ne peut pas être parfait…soleil…studio…Jello me demande si je suis prêt à faire une voix témoin sur « Mon âme au diable »…allons y…et cette voix témoin après quatre prises se transforme en voix définitive…
Mon âme au diable
Ma fortune au vent
Mes souvenirs à l’oubli
Les espoirs au néant
Les larmes au mépris
Les monuments aux morts
Les mots au silence
Mon nom à personne
Mes cendres à la science
La vertu au bûcher
La haine aux intégristes
Mon cœur au boucher
Mon flingue au pacifiste
Mes idées à la foule
Ma connerie au cons
Mon pied au cul
Et mon âme au diable
Une bonne nouvelle, nous étions supposés donner deux ou trois concerts vers la fin de l’enregistrement mais quelques petits problèmes de confirmations ont fait que tout est resté en suspend. Mais comme ici tout va pour le mieux, un des deux assistants, Josh 1, nous a trouvé une première partie dans le club où il travaille, Le Café du Nord, en première partie d’un groupe féminin japonais, samedi 4 mars. L’attachée de presse d’Alternative Tentacles nous a demandé une photo pour faire la promo de ce concert, ça tombe bien nous avons fait une nouvelle session avec Bénédicte juste avant de partir.
Fin de la séance et concert, Jello
nous emmène voir X qui joue au Great American Music Hall, le premier théâtre
reconstruit après le tremblement de terre de 1906. Super show, je me rappelle
les avoir vu sur scène en Angleterre au début des années 80, et à l’oreille
rien n'a changé, les mêmes harmonies entre Exene et John Doe. Visuellement un
petit peu, Exene n’a pas très bien vieilli, John Doe fête ce soir ces 50 ans et
les porte plutôt bien, Billy Zoom bouge moins et prend moins la pose qu’avant,
mais sont sourire nonchalant est du plus bel effet, il en profite d’ailleurs
pour draguer une magnifique brune depuis la scène…
J’accompagne Jello backstage après
le concert, dit bonjour aux membres du groupe parle avec eux de ce concert que
j’ai vu à Londres dont ils se rappellent avec plaisir, c’était de leur avis un
très bon show, ils sont d’ailleurs étonnés de s’en souvenir, après tant
d’années. On me présente également à sorte de créature cauchemardesque, un
transsexuel décrépit qui me précise…comme si ça ne se voyait pas…qu’il est gay,
il se vente d’avoir coucher avec Jean Jacques Burnel lors d’une tournée des
Stranglers…on lui laissera la responsabilité de ses déclarations.
Direction l’Hemlock Tavern, où le reste du groupe a rencontré le patron, qui se souvient de nous et de nos concerts, résultat des courses : c’est sa tournée! Il va chercher l’ingénieur du son pour lui dire qu’on est là, et on le voit débouler en courant de la salle de concert, il est super content de nous revoir et encore plus de savoir qu’on enregistre un nouvel album avec Biafra. A priori on risque de continuer à traîner ici après les séances, surtout qu’un des barmans, nous a dit que les amis de la maison étaient ses amis.
San Francisco samedi matin
Je suis dispensé de studio ce
matin, ils doivent travailler sur les guitares et la reprogrammation d’
« Envoyez la dose ». J’en profite pour aller faire une interview
filmée avec Vale des éditions Research, qui est le fondateur de Search and Destroy…rétrospectivement ce n’était pas une super interview…le genre
de truc où il faut piloter un peu les choses pour éviter de donner les réponses
que l’interlocuteur attend…De retour au studio, j’attaque « Ici c’est la
guerre » deux prises et c’est bon. Dans l’après midi, j’essaye
d’enregistrer « Carnaval » mais ma voix est fatiguée et je n’aime pas
le timbre. Lorsque je perds ma voix j’ai tendance à aller chercher de la
ressource dans les aigus et tout le bas disparaît, au lieu d’avoir cet effet
distinctif plein d’harmoniques il ne reste plus qu’un son distordu. La voix
presque détruite je pose un ou deux guides et je pars faire du shopping pendant
qu’Hermann et Vott continuent d’enregistrer leurs guitares. A mon retour
j’apprends qu’il y a eu une petite embrouille entre Vott et Jérôme.
Mâchoire
arrachée
La tête
dans la boue
Tu viens
t’éclater
Une balle
dans la tête
Voilà le
carnage
Santé mon
p’tit gars
Tant pis
c’est dommage
Ton nom est
resté
Mais pas
ton futur
Donnez
votre corps
Cerveau dans
le muscle
Q.I. de
mollusque
Une ombre
imprimée
Ta trace
sur un mur
Ici c’est
la mort
Pantin
manipulé
Produit
conditionné
Emballé
sous vide
Ici c’est
la guerre
Séance
permanente
Ici c’est
la guerre
Images
bombardées
Ici c’est
la guerre
Médias
asservis
Ici c’est
la guerre
A Paris David, a ouvert une page
Métal Urbain sur MySpace, le site officiel étant en phase de reconfiguration,
après la signature avec Exclaim. La page est à peine ouverte que nous avons
déjà des amis de marque : Mike Watt (Minutemen, Stooges), Ron Asheton,
(Stooges), Pete Shelley, The Buzzcocks, nos potes les Wampas, The Offspring…
Vers 21h nous décidons d’arrêter
pour ce soir, direction Victor, un restaurant italien, accompagné de Jello et
Joseph. Comme d’habitude sur Polk nous croisons quelques travestis qui paradent
en minijupes outrageusement courtes, sans oublier les quelques crack head et
figurants pour « la nuit des morts vivants ».
Ensuite direction le Hemlock,
tournées de maguaritas, le patron est sympathique…et les filles sont jolies.
San Francisco dimanche matin
La voix un peu reposée, je chante
« Tourner en rond » quelques prises et c’est la bonne, « Ici
c’est la guerre » et je recommence à avoir mal à la gorge. Vott, Hermann,
Jérôme et Jello enregistre des chœurs pendant que j’essaye de reposer ma voix.
Une bonne nouvelle de plus, le
concert que nous devions donner à l’ Annie’s Social club est enfin confirmé
pour le dimanche suivant.
Je me mets à bosser sur les sons
de synthés qu’il va falloir enregistrer la semaine prochaine, enfermé dans un
coin du studio, je ne suis pas ce qui se passe sur les chœurs à mon retour en
cabine je découvre un essaye que vient de faire Biafra sur Logotomie, un peu
trop marqué et signé à mon avis, s’en suit une engueulade avec Hermann qui ne
comprend pas mon point de vue…alors qu’on aurait pu juste en parler…Jello se
doutait un peu que l’expérimentation risquait de ne pas plaire à tout le monde
et Matt est d’accord pour dire que c’est un peu trop signé…à voir au mixe…
En fin d’après midi je fais une
tentative sur « Clichés sous développés » mais ce ne sera pas la
bonne, une voix ce n’est pas comme une guitare quand les cordes sont fatiguées,
on ne peut pas les changer.
Vott, Jérôme, Josh 2 et Matt ont
décidé de se rendre au concert de Soul Of Mischief, un groupe de rap avec
lequel travail notre ingénieur préféré. Petite pose restauration chez Tommy’s
Joynt. Pour moi la nuit s’arrête là, retour à l’hôtel et repos pour les cordes
vocales.
You
can’t get much more “Classic San Francisco” than Tommy’s Joynt restaurant,
which has been in my family since it’s beginning. In fact, the original Tommy
was my uncle, Tommy Harris, a well-known local radio personality, turned
restaurateur and long time San Francisco Parks Commissioner. Tommy’s Joynt
opened its doors in 1947 and immediately shaped up as an eatery and watering
hole for the city’s glitterati, including Herb Caen, Senator Dianne Feinstein
and opera star Juusie Bjoerling. It has survived earthquakes and fires and has
since become as much a hallmark of San Francisco life as Alcatraz, the Cable
Cars and Fisherman’s Wharf. Over the years, it has been a favorite must-visit
spot for tourists and natives alike. Like “Cheers” of TV Fame, it’s a place
where people can meet and watch sports TV, or just talk over an ice-cold beer.
And, if you’re a regular, there’s a good chance that everybody knows your name!
It pioneered the “Hofbrau” style in San Francisco, an atmosphere where it’s
friendly, warm, the walls covered in memorabilia, and the food is simply great.
We serve a delicious selection of meats that are prepared daily such as, corned
beef, pastrami, buffalo stew, tender lamb shanks and juicy roast beef, just the
name a few. You can get a dinner plate or a mile high sandwich, with a wide
assortment of appetizing sides. Our meats are carved steaming hot before your
eyes, a mouthwatering feast. Lots of our regulars swear it’s still one of the
best bargains for the buck in all of San Francisco. Our bar stocks more than
one hundred beers from all over the world and we bet you can’t find a lower
price anywhere! You can have dinner and a beer for under ten dollars! Our
bartenders pour a generous drink, and you can enjoy a Martini for $3.25 or an
Irish Coffee for $3.25, a Margarita for $4.25, and a Cognac or a good single
malt Scotch for only $5.00. We are open every day of the week from 10:00 in the
morning until 1:45 A.M., 364 days a year (we close on Christmas). Some of our
customers have been coming to the “Joynt” for over forty years. The majority of
the staff has been with us for over 20 years. They worked for my father, Billy
Veprin who still owns Tommy's Joynt, my uncle Tommy, and now my husband and I
are proud to be the new managers of this family owned and operated Landmark
Establishment! Susie & Mark Katzman
San Francisco lundi matin.
Ma voix va beaucoup mieux, je
chante à nouveau « Envoyez la dose » trois prises et c’est dans la
boite. « Logotomie » et entre deux séances de chœurs
« Carnaval » et une nouvelle
fois la fatigue vocale réapparaît.
Envoyez la dose
la mort est dans ton lit
tes fesses sur le trottoir
le cerveau enneigé
tu rock chez ton dealer
ta vie foutue en l'air
son vit foutu en con
Viens chez
les mafieux
Le client
dispose
T’en crois
pas tes yeux
Envoyez la
dose
fallait pas pousser la porte de l'enfer
pour savoir ce qu'il y avait derrière
fallait pas se mettre la tête à l'envers
pour l'avoir dans le cul
quelques grammes de plus
ton cerveau comme un plan de métro
Viens chez
les mafieux
Le client
dispose
T’en crois
pas tes yeux
Envoyez la
dose
le plaisir
facile, rien ne s’y oppose
fixe a
domicile, tu craches ou tu crèves
teuf chez
les dealers, essaie si tu oses
chez le
marchand de rêve
une ligne
c’est pas un drame
le vendeur
propose,
tu flashes
et tu meurs
Viens chez
les mafieux
Le client
dispose
T’en crois
pas tes yeux
Envoyez la dose
Logotomie
tu t'es fait niker
logotomiser
membre de la tribu
apporte ton tribu
ton argent dans la caisse
leur logo sur tes fesses
faire partie du clan
avoir l’esprit de gland
servitude du cerveau
en sigle d'esclavage
sigler marquer
c'est un sigle
sigle d'esprit
l'esprit de gland
le cerveau sigler
laisse les encaisser
faut pas se démarquer
logotomie
c’est le paradis
logotomie
ma vie comme une pub
Je vais m’offrir le millénaire
Je suis dieu sur cette terre
Le mensonge mon ministère
La religion mon cimeterre
Je me nourris de la misère
Les puissants me tolèrent
Les pauvres me vénèrent
Les médias me révèrent
Inquisiteur meurtrier
Intégriste dévoyé
Ma vie est un miracle
Ma mort est un spectacle
Au carnaval de l’escroquerie
Je suis l’empereur, je suis le roi
Le magicien de droit divin
L’illusionniste universel
Ce soir on est invité chez Jello,
Stéphanie a préparé des lasagnes. Jello habite dans Castro, le quartier gay de
SF, la maison est assez incroyable, une sorte de décor pour « La Famille
Adams ». Une collection de disques, livres et dvd, digne d’un musée, il y
en a partout !
San Francisco mardi matin.
Dernier jour pour les voix avant
que Jello ne parte en Espagne où il doit participer à un festival de
« Spoken words ». J’ai enfin récupéré et j’enchaîne sans problème
« perdue » qui s’appelle maintenant « Inventer ta vie », « Carnaval » et une
nouvelle tentative (réussie) de « Clichés sous développés ». J’ai
retravaillé le texte d’Inventer ta vie dans la nuit de dimanche à lundi, à
l’Hôtel et le nouveau découpage fonctionne à merveille…quatre prises et mes
camarades de jeux sont enfin rassurés, Jello chante une ébauche du refrain qui
lui incombe, il enregistrera la version définitive lorsqu’il rentrera
d’Espagne, SXSW, etc.
A trop
écouter les flics du cerveau,
les gourous
du médiocre
t’as oublié
d’inventer ta vie.
A trop
fréquenter le confessionnal,
les divans
des analystes,
t’as
raconté ta vie avant de l’avoir vécue.
Réfugiée
dans tes livres
qui
racontent la vie des autres,
tu as perdu
la tienne.
Tes désirs
se sont échoués.
Les amants
aux yeux fermés
n’ont
laissé que du vide
du froid,
et des larmes
et toi t’as
oublié de t’aimer.
Ils ont eu
raison tes amis :
ceux qui te
disaient que ce n’était pas pour toi,
qu’il
valait mieux laisser tomber.
La peur
dans la tête,
tu aurais
pu, tu aurais dû,
mais non,
ça ne servait à rien
puisqu’on
allait te dire non…
alors
autant rester au lit.
Clichés
sous développés
Quelles
vacances formidables
La
dictature ça a du bon
Clichés
sous développés
Souffrez
vous êtes filmés
chaîne hifi chaînes aux pieds
enchaînés à leurs guitares
quelques dollars pour une fille
elles ont le sexe dans la peau
joue moi un air petit negro
tu as la musique dans la peau
La
dictature ça a du bon
Clichés
sous développés
Souffrez
vous êtes filmés
dictateurs moniteurs
animation à
toute heure
Circuit
sévices compris
Un porc
dans chaque touriste
allons visiter les usines
les champs et les mines
Les doigts
de pied en éventail
La
dictature ça a du bon
Clichés
sous développés
Souffrez
vous êtes filmés
Un jus de
fruit pour un an de salaire
La
dictature ça a du bon
Clichés sous
développés
Souffrez
vous êtes filmés
Clichés
sous développés
Souffrez
vous êtes filmés
Et pour immortaliser tout ça, on fait une petite séance de photos à l’extérieur du studio avec Matt et Jello, c’est Josh 1 qui fait office de photographe.
San Francisco mercredi matin.
Il fait beau, Matt a du boulot
purement technique avant le déménagement vers Cookie Jar, le studio d’overdub
et de mix juste au-dessus. Nous avons quartier libre et Vott, Hermann et moi
nous nous rendons sur Haight Ashburry,
shopping…Hermann déniche deux superbes cuirs à franges…l’un blanc, l’autre
marron très foncé…j’en connais un qui va avoir des problèmes de rangement de
valise. Je me trouve un très belle chemise ornée de boutons Betty Page…et nous
allons boire une…deux…trois bières…pour fêter ça.
Les concerts sont annoncés dans SF Weekly et Guardian
Retour au studio, puis Hemlock
Tavern, pour changer…
San Francisco jeudi matin.
Nous sommes maintenant installés
dans la « boite à cookies » et je m’attaque aux doublages voix,
j’avais prévenu Matt que j’étais assez bon à cet exercice…mais après trois
titres doublés à raison d’une prise et quelques corrections…Matt me dit
« I’m impress, You are the machine! ».
Je vois passer à plusieurs
reprises une sorte de grand schtroumf bleu…short et t-shirt bleu et bonnet
blanc sur la tête, c’est Jordan le patron de cookie jar…
9 titres dans la journée direction
l’Hemlock, avec le reste du groupe Stéphanie, Matt et Joseph.
San Francisco vendredi matin.
Les trois derniers doublages, et
surtout celui d’ Inventer ta vie, que j’appréhendais un peu, puisque je n’ai
chanté ce titre que 4 fois. C’est fini…j’ai fini mes voix…ouais !!!!
Petite visite du patron du Hemlock et de son ingé, on est invité à venir voir
le groupe japonais qui joue ce soir. L’après midi est passée à coucher les
synthés, Jérôme et moi, nous appliquons à salir, et passer à la tronçonneuse
des passages qui ne demandaient que ça.
Tommys Joynt, puis Hemlock, Vott
abandonne rapidement…la fatigue gagne…une jolie blonde me demande si je ne fais
pas partie de Métal Urbain…elle nous a vus, il y a deux ans ici même et est
très fan…Hermann et Jérôme accompagne Matt chez lui…avant les vedettes
japonaises un groupe local s’empêtre dans les difficultés techniques et
parvient à conquérir le public qui prend à la rigolade la débandade…ce n’est
peut être pas l’effet voulu…un verre au bar avec Lucilla la jolie blonde…le
groupe Japonais est sur scène…une batteuse et une chanteuse guitariste…bruits
frustration et hurlements…demain concert…
On a fini l’enregistrement, le dernier bruit de
synthé a été enregistré hier…Matt se lance dans les mises à plats, afin d’avoir
des références à écouter à Paris. On a également décidé que jouant sur le
décalage horaire, Matt et Jello pourront nous envoyer les mixes au fur et
mesure et que nous pourrons faire nos commentaires presque comme si nous étions
sur place. Matt ouvre un compte sur Skype ce qui va simplifier grandement les
choses. Pouvoir recevoir un fichier son, non compressé en même temps
qu ‘on parle avec son interlocuteur, et ensuite faire des commentaires
comme si on était sur place, la technologie a du bon.
Jérôme prépare le set de ce soir et ne va pas tarder
à s’apercevoir que la technologie peut aussi ne pas être très fiable, il va
falloir transférer les fichiers audio sur l’adat alors qu’on pensait
pouvoir les jouer directement à partir
du computeur…petite prise de tête et surtout grosse perte de temps, mais ce
devrait être jouable…18h30, c’est terminé et nous appelons un taxi nous sommes dans les temps pour le sound
check…enfin c’est sans compter sur le retard du taxi qui mettra presque une
heure pour arriver… on ne joue que des nouveaux morceaux et nous n’avons pas
répété… exactement ce qu’il nous fallait…heureusement que c’est josh 1 qui fait
le son pour nous au café du nord.
Le lieu est plutôt pas mal, c’est un très grand bar
en sous-sol, en France on appellerait ça une salle de concert, ancien speakeasy
pendant la prohibition…avec des lieus clandestins de cette taille…la
prohibition ce n’était visiblement pas respecté pour tout le monde…il nous
reste 20 minute pour installer le matériel et faire une tentative de
balance…évidemment une fois tout branché, il y des galères et une partie des
sons des machines ne vont pas jusqu’à la console…Josh s’agite est finis par
avoir du son…il reste 5 minutes…on déborde un peu…et on espère que ça ira tout
à l’heure.
L’accueil est plus que correct pour un club, un repas
par personne des bières plein le frigo, malheureusement de la bud…direction le
bar pour boire des bières qui ressemble à quelque chose.
21h30 on est sur scène la salle est pleine, avec le
groupe japonais et notre addition tardive au programme, le concert est
finalement sold out. Change de chaîne, c’est parti, évidemment on ne s’entend
pas très bien…on réclame plus de volume à Josh…et le reste du concert se
passera plutôt bien…on a l’impression d’être des équilibristes par moment, mais
ça le fait…quelques plan de stéréo bizarre ou tout le monde est décalé et
rendez-vous au tas de sable…très bonne réception du public qui audiblement et
visiblement aime beaucoup…lorsque j’annonce le moment de poésie et que je
traduis le titre de « J’irai chier dans ton vomis » « I will
shit in your puke », rires et applaudissements se font entendre
immédiatement… « Clichés sous développés », photo du public…
On sort de scène et je suis…avant même de rentrer
dans les loges par une jeune française qui veut un autographe…patience, il faut
qu’on démonte le matériel, aidé par les deux road managers de Polisix…que j’ai
croisé au petit déjeuner à l’hôtel…le matos rangé je retrouve Flavie et ses
copains canadiens et américains qui ont tous adorés le show, autographe et
direction le bar où je retrouve Vott, Hermann, Jérôme, Matt, Jordan, Josh et
Joseph…après avoir offert quelques verres la serveuse nous fait des prix
aléatoires, 1$, 2$ la margarita…Vott est assez chargé et finira par
s’embrouiller très légèrement avec Hermann, Jérôme et moi, pour des raisons
diverses et c’est plutôt drôle vu que tout le monde se rend compte de son
état…pour finir on met les guitares et les machines dans un taxi…et Hermann ne
veut pas partir alors que le club ferme…je dépose avec Vott les instruments à
l’hôtel…le lendemain matin Vott avouera ne plus se rappeler de tout…entre les
premiers verres et les vagues souvenirs d’embrouilles et un très vague souvenir
de retour à l’hôtel.
San
Francisco dimanche midi.
Il pleut et Matt finit les mises à plats, j’écris la
troisième partie de nos aventures, après l’arrivée d’Hermann, Jérôme et Vott,
on organise les derniers trucs d’intendance…rapatriement des guitares prêter
par Gibson vers L.A. et de nos guitares et machines vers la France…on fait le
tour du studio pour récupérer nos petites affaires et départ pour le sound
check au Annie’s Social Club…il pleut toujours…
Ce coup ci on arrive dans les temps et on pourra
faire une balance…le concert du soir s’en ressentira…on est beaucoup plus à
l’aise que la veille…et on a déjà jouer les nouveaux morceaux…moins de pains et
plus d’énergie…le public apprécie et rigole une nouvelle fois pour « I
will shit in your puke »…les deux groupes de première partie ont adoré…la
chanteuse de A kiss could be deadly me dit que ça leur a donné des idées et
qu’ils allaient peut être oser utiliser la boite à rythme qu’il utilise en
répétition sur scène…
il est temps après quelques verres de dire au revoir
à nos amis américains…de plier le matos et de rentrer à l’hôtel.
Roissy mardi matin.
Le vol s’est passé sans trop de problèmes, même si on
a faillit ne pas partir, l’ordinateur de réservation de Continental est tombé
en panne à notre arrivée au check in et ne voulait plus accepter nos
réservations…SF > Newark Newark > Roissy…on n’est pas passé par Houston
pour le retour donc le vol vers Paris fut un vol sans privilèges…André
travaille sur Houston Paris Houston…Mardi soir je profite du Jet Lag pour aller
m’achever sur une piste de danse au petit matin…du mercredi.